La Parole de Dieu revêt la prière chrétienne d’une promesse inestimable: « Dieu fera justice à ses élus qui crient vers lui » (Lc 18, 7). Et pourtant, la prière est souvent, pour beaucoup d’entre nous, un exercice difficile, une corvée, un chemin de croix. Ainsi, nos prières ne sont que, quelques fois, paroles et verbiages. Elles ne sont pas l’expression de l’élan de notre cœur à voir la justice de Dieu comme sa proximité dans l’instant présent de notre vie.
En nous encourageant à importuner Dieu sans se lasser : « bien vite, il leur fera justice » (Lc 18,8), Jésus nous engage sur le chemin d’une relation renouvelée avec Dieu dans la prière. Les mots de la prière chrétienne en étant l’expression de nos mains tendues vers Dieu, viennent combler tous les espaces entre Dieu et l’homme pour que, entre Lui et nous, il n’y ait aucun vide.
La prière devrait ainsi être vécue comme une accolade avec Dieu. Même dans l’aridité et le doute, la prière du chrétien est une initiation à nommer Dieu. Comme un enfant, apprend à appeler son père par son nom avec les bredouillements de ses expressions et les balbutiements de sa parole, nous apprenons à nommer Dieu notre Père et, nous nous éduquons à habiter l’espace vivifiant qu’il nous donne.
Il n’y a donc pas meilleur lieu d’expérimentation de notre filiation que celui de la prière. Nous pouvons ainsi comprendre pourquoi, Jésus nous commande de prier sans se décourager : non seulement toute prière creuse notre désir d’être des fils et de filles de Dieu et de toujours lui appartenir mais aussi, la prière est le lieu où la justice, c’est-à-dire sa présence nous comble bien au-delà de nos expressions et de nos attentes.
En ce début du carême, osons aller vers Dieu dans la simplicité et la confiance en prenant le chemin de la prière. Par les mots de la prière chrétienne, nous empruntons les mots de générations de chrétiens qui ont toujours mis leur confiance en Dieu, le Père de tous.
Bon carême !
Abbé Antoine Nouwavi,
Curé-Doyen des Sables