Méditant sur le mystère de l’Église et son rôle prophétique dans le monde, je me suis souvenu de cette parole de Jésus le Christ à la communauté des disciples : « Quand il viendra, Lui, l’Esprit de Vérité, Il vous guidera vers la vérité tout entière ! »(Jn 16, 13).
Certes, la vérité promise est encore loin de notre portée. Nous faisons, d’ailleurs, quelques fois l’expérience de son inévidence dans la perte des repères moraux, nos fragilités et dans le péché qui assaillent nos vies. Où donc se trouve-t-elle ? Munis des lampes de notre conscience, nous la cherchons, quelques fois, en nous comme si nous étions la vérité incarnée ! Peut-être devrions-nous changer de méthode et aller autrement à la recherche de cette vérité promise par le Christ. En tout cas, l’expérience que la communauté des premiers apôtres a faite de la Vérité promise par le Christ est tout autre.
Elle a d’abord été reçue comme une source renouvelante de vie. On peut d’ailleurs comprendre que grâce à elle, les Apôtres ont été profondément transformés. Leur peur a été changée en courage pour la mission. Les Apôtres ont compris que cette vérité promise par le Christ, les rendait plus intimement unis au Christ qu’il est inconcevable qu’elle soit simplement une énergie, un flux spirituel ou une simple inspiration mystérieuse. Si la vérité promise a produit dans la vie des Apôtres des choses extraordinaires, elle ne pouvait pas s’identifier aux choses produites, ni aux personnes qui en sont les auteurs.
Cette vérité a une source, elle est une source. Les Apôtres ont compris, qu’ils ne pouvaient être en union profonde avec Jésus le Christ qu’en vivant à la source qui leur à donné d’être d’authentiques sujets de la mission même du Christ. La vérité est donc unité vécue avec l’Esprit du Christ qui engendre à une vie nouvelle parce qu’elle est une immersion dans la mémoire du Christ pour en faire une mémoire vive.
La communauté des apôtres a ainsi réalisé que grâce à l’Esprit source de la vérité, le mystère de la vie publique bienfaisante de Jésus au milieu des siens, sa passion et sa résurrection ne peuvent être mis sous le boisseau. La mémoire vivante de Jésus au cœur de l’expérience des Apôtres s’est transformée en une « mémoire subversive » qui est devenue l’interlocutrice obligée de l’ordre public et de la vie morale, la lumière qui doit désormais éclairer les consciences. St Paul dira : « Malheur à moi si je ne proclame pas l’Évangile !» (1 Co 9, 16). Ainsi, notre Église est devenue l’aiguillon de la conscience humaine, qui rappelle que la mort et la résurrection du Christ ne peuvent rester vaines : « Vous êtes ressuscités avec le Christ, dit en effet St Paul, recherchez les réalités d’en haut, là où se trouve le Christ assis à la droite de Dieu » (Col 3, 1).
Au milieu de notre marche hésitante et tâtonnante vers cette vérité promise par le Christ, voici que nous avons une certitude : la vérité nous est donnée par l’Esprit. C’est en nous unissant à lui que nous marchons vers le royaume où « Dieu sera tout en tous » (1Co 15, 28).
Bonne rentrée à tous !
Père Antoine Nouwavi,
Curé-Doyen des Sables