La description particulière du matin de la résurrection par l’évangéliste St Jean mérite une grande attention. On attendait le corps du Ressuscité ou une apparition, l’évangéliste st Jean met tout son génie dans la description des linges posés dans le tombeau vide de Jésus de Nazareth ! St Jean semble, nous dire que les temps ont changé, un nouveau monde émerge de ce tombeau ouvert mais vide. L’occupant de la tombe semble y avoir fini son séjour. Les linges sont « posés à plat ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé aves les linges mais roulé à part à sa place ». Il n’y a donc pas eu un rapt du corps. Le séjour dans la tombe de Jésus étant fini, il en est sorti souverainement en prenant le soin de ranger le lieu. L’ordre de la résurrection et de la vie l’emporte sur la tourmente et le désordre de la passion et de la mort : « Ô mort, où est ta victoire » ? (1 co 15, 55).
Pour Simon-Pierre et Jean, les plus proches des disciples, cette scène vaut une apparition de Jésus le Christ. Simon-Pierre et Jean ont lu à travers la disposition soignée des linges et du suaire tout ce que prédisaient les Ecritures : « il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » ! Nous avons donc par ce court extrait de l’évangéliste St Jean, toute la structure de la foi des apôtres en la résurrection. Devant les signes et les apparitions du Crucifié-Ressuscité, les disciples ont été rendus capables de relire l’ensemble des Ecritures qui n’ont cessé de dire que Jésus ne pouvait être prisonnier de la tombe. Ce jour que fit le Seigneur, est un jour de joie (Ps, 117, 24) qui change le court de l’histoire. Les disciples se sont donc rendu compte que Jésus de Nazareth avec lequel, ils ont cheminé quelques années sur la terre des hommes est le Messie de Dieu annoncé par les prophètes. Ils vont, ainsi, faire comme un retour en arrière pour relater toute l’histoire de la vie du Christ, l’Emmanuel.
Nous relisons et méditons, en ce temps de Pâques, avec joie et émotion ce récit qui nous entraine à notre tour, dans une passion d’amour et d’adhésion pour le Christ Jésus. Par sa mort et sa résurrection, le destin de notre humanité a changé ; le voile de deuil qui enveloppe tous les peuples et le linceul qui couvre toutes les nations est enlevé (Is 25, 7). Jésus le Christ est notre Victoire, il nous engage résolument dans l’ordre d’une vie nouvelle. Qu’il nous entraîne avec Lui pour que nous ne cherchions plus jamais, Celui qui est vivant dans la culture de la mort ! Joyeuses Pâques à vous tous !
Abbé Antoine Nouwavi,
Curé-Doyen des Sables