Même pendant le repos estival, la mission ne s’arrête pas. Au contraire, elle se renouvelle comme une urgence qui vient du Christ. « Malheur à moi, si je ne proclame pas l’évangile », a dit l’apôtre st Paul (1 Co 9, 16).
Jésus le Missionnaire par excellence du Père, trouve nécessaire d’associer ses disciples à son œuvre d’annonce du royaume. Le même Jésus dira à ses disciples : « Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père » (Jn 15, 14-15). L’envoi des disciples en mission dans les évangiles de même que la tradition du Notre Père (Mt 6, 9-13 ; Lc 11, 2-4) sont les signes manifestes que le Christ ne retient rien pour lui-même, au contraire, il donne tout comme il le fera dans le mystère de la mort et de sa résurrection.
En envoyant ses disciples en mission, le Christ les fait communier à la joie du royaume de Dieu.
Ce royaume nous dépasse, il nous transcende. Le porter aux autres c’est le cultiver davantage pour qu’il soit notre bien intérieur tout en étant l’horizon vers lequel, tous, nous marchons. L’annonce du royaume apparaît donc comme un trésor qui se fructifie à mesure qu’on le cultive : « car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a » (Mt 13, 12).
Le trésor qu’est le royaume ne peut donc souffrir d’aucune concurrence : « qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? La détresse ? L’angoisse ? La persécution ? La faim ? Le dénuement ? Le danger ? Le glaive ?…. ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur »(Rm 8, 35-39). Le dénuement relatif dans lequel, le disciple missionnaire est placé, n’est donc que la condition pour qu’il vive pleinement de la mission.
A tous les missionnaires du Christ que nous sommes, le Christ redit comme il avait annoncé à l’apôtre Paul : « Ma grâce te suffit, ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse » (2 Co 12, 9).
Abbé Antoine Nouwavi,
Curé-Doyen des Sables