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Au revoir à Yves Poupeau (29 octobre)

    Le vendredi 29 octobre la paroisse Sainte Marie des Olonne disait adieu à YVES POUPEAU, ce bon serviteur dont le talent a soutenu si longtemps la prière de l’assemblée à l’orgue de Notre Dame de Bon Port. Né en 1935 à Niort, il arrive aux Sables à l’âge de 20 ans.  Durant plus de 60 ans, au clavier et pédalier des orgues de Notre Dame de Bon Port, Yves Poupeau a fait résonner les voûtes de ce prestigieux édifice.

    A trois reprises ce fut pour la retransmission en direct de la messe radiodiffusée. Le père dominicain Alain Caron de la Carrière disait : « vous avez un organiste exceptionnel, tout à fait à la hauteur des exigences artistiques de France-Culture ». D’année en année, sachant allier Bible, culture musicale et talent, Yves Poupeau, a su choisir de jouer des morceaux adaptés à la liturgie du jour et à la fête célébrée.

    Lors de la messe d’adieu, concélébrée avec le père Antoine Nouwavi, curé-doyen, et d’autres prêtres, le père Olivier Gaignet qui fut longtemps curé-doyen de cette paroisse a donné l’homélie. Il s’est adressé particulièrement à ceux qui, comme Yves Poupeau, ont eu à dépasser un handicap visuel. 

     « Mr Poupeau et vous aussi, chers frères et sœurs non-voyants vous avez beaucoup à nous apprendre sur la façon de vivre cet essentiel dont parlait l’écrivain St Exupéry et qui est invisible par les yeux, à savoir que le Christ invisible en fait, est pourtant présent et agissant, au plus profond de chacun de nos cœurs, et au milieu de toute l’humanité.  Merci Mr Poupeau de nous avoir permis de mieux le comprendre, de le signifier dans la foi, vous avez vécu comme si vous voyiez l’invisible.  C’est sans doute cette foi profonde qui vous a permis d’accompagner les autres dans cette marche vers le Christ.

    Le Père Olivier a continué : « Combien dans cette église Notre Dame de Bon Port ont ressenti une émotion profonde en écoutant Mr Poupeau interpréter, avec art et sensibilité, tel morceau de J.S. Bach, telle pièce de Jean Langlais, et d’autres.  A l’écoute de certains morceaux et particulièrement lors des grandes fêtes, l’on se sentait pris aux entrailles et emporté vers l’absolu. « On en avait les frissons » a-t-on entendu.   Mr Poupeau, combien, vous-même, avez-vous accompagné de sépultures depuis tant d’années, permettant aux familles éprouvées, à travers l’harmonie de votre musique de retrouver paix et espérance. Avec des pièces comme « ardemment j’aspire à une fin heureuse » de J.S. Bach, ou le « Pie Jesu » de Fauré, et bien d’autres morceaux.

    Quant à nous, frères et sœurs, voyants ou non, s’il nous est difficile d’y voir clair sur notre existence d’ici-bas et ce qui nous attend dans l’au-delà, essayons, à l’exemple de Mr Poupeau, de profiter du temps qui nous est donné, pour apprendre jour après jour, à voir ensemble, avec les yeux de notre cœur et de notre intelligence. Ainsi pourrons nous reconnaitre Celui qui viendra nous prendre par la main au dernier jour. »

    Depuis quelques années, la maladie tenait Yves Poupeau à distance de ce bel instrument qu’il connaissait jusque dans ses entrailles, qu’il avait ausculté, remettant en place lui-même, si nécessaire, le ressort d’un soufflet dont son oreille exercée percevait le dysfonctionnement.

    Il y eut comme un point d’orgue le dimanche 27 septembre 2015, à l’initiative de l’association du patrimoine religieux de la paroisse Sainte Marie des Olonne, Ce jour-là Yves Poupeau interprétait, des œuvres allant de Couperin (1626-1661) au moderne Louis Vierne (1870-1937) en passant par le maître Jean-Sébastien Bach (1685-1750). A l’issue de ce concert, et sous les applaudissements de plus de 200 auditeurs, une double décoration était remise à Mr Pouteau, la Médaille de la ville par Mr le Maire des Sables d’Olonne et la médaille de la Reconnaissance diocésaine, de la part de l’évêque de Luçon.  Un bel hommage lui est rendu au moment où il quitte ce monde.

    CB.