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La charité, quoi qu’il en coûte !

                Notre été a été riche en événements ! Nous rendons grâce au Christ pour les célébrations, quelques milliers de personnes qui ont foulé le sol de nos églises, les nombreuses confessions et des rencontres fructueuses au cours desquelles, nous avons pu témoigner du Christ, notre Espérance.

                Le martyre du Père Olivier Maire reste pourtant parmi les événements qui ont jalonné la pause estivale, un moment terrible de sidération mais, avec le recul, un temps de grâce.

                Les Églises primitives avaient l’habitude d’exhiber leurs martyrs comme leur offrande la plus précieuse à la bonté de Dieu le Père et le fruit de leur fidélité commune au Christ qui, le premier, s’est livré pour nous et pour notre salut.  

                Olivier Maire est notre martyr et le symbole oblatif  de notre église locale! L’actualité récente de notre église a été jalonnée, ces derniers mois, de contre-témoignages les plus graves des pasteurs de notre corps ecclésial. Par le témoignage suprême de l’Abbé Olivier Maire, là où le péché a abondé, la grâce a surabondé (Rm 5, 20).

                Il est important de rendre grâce à Dieu pour ce témoignage de foi et de charité de l’un d’entre nous et d’en faire l’exégèse dans toutes les séances de catéchisme.

                En accueillant Emmanuel Abayisenga, son bourreau et son meurtrier dans la communauté dont il avait la charge, le Père Olivier a trouvé en cet homme au passé lourd, la figure du Christ rejeté et crucifié hors de la ville. Le regard d’amour du provincial des Montfortains a trouvé dans cet homme, non pas ce qu’il voit mais ce en quoi il croit[1]. La foi change donc le regard, elle déplace les montagnes pour que la charité triomphe des réticences, de la peur et du rejet. La foi a donc un langage. Si le vocabulaire de ce langage reste indicible, nous savons maintenant qu’il est universel, il se passe des barrières et des frontières.

                Au nom de sa foi au Christ qui nous enseigne : «  j’étais un étranger[2] et vous m’avez accueilli » (Mt 25, 35), l’abbé Olivier Maire a montré que tout l’élan de notre être et de notre témoignage chrétien vient du Christ pour retourner au Christ premier servi et le seul à honorer. L’apôtre Paul n’a-t-il pas dit : « quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père » (Col 3, 17) ! Certes, nous savons que nous n’aimons pas comme le Christ nous le commande, en cela, l’abbé Olivier Maire est le meilleur d’entre nous ! Mais nous savons désormais qu’en nous attachant au Christ et surtout en ne taisant pas son nom dans toutes nos œuvres, nous aurons la même force pour oser aimer quoi qu’il en coûte.

    Bonne rentrée à tous.

    Abbé Antoine Nouwavi,
    Curé-Doyen des Sables


    [1] Je paraphrase, ici,  le Pape, Paul VI.  Le 4 mai 1970, parlant aux couples réunis en Équipes Notre-Dame à Rome, il a prononcé cette phrase très suggestive : « cet enfant n’est plus seulement ce que vous voyez mais autant ce que vous croyez ».

    [2] Il est permis ici de traduire : j’étais un étranger étrange…