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Souviens-toi de Jésus-Christ.

    « Souviens-toi de Jésus Christ,
    Le descendant de David :
    Il est ressuscité d’entre les morts,
    Voilà mon Evangile.
    C’est pour lui que je souffre,
    Jusqu’à être enchaîné comme un malfaiteur.
    Mais on n’enchaîne pas la parole de Dieu !
    C’est pourquoi je supporte tout
    Pour ceux que Dieu a choisis,
    Pour qu’ils obtiennent eux aussi
    Le salut par Jésus Christ,
    Avec la gloire éternelle » (Tm 2, 8-13).

            Saint Paul, l’auteur de ces phrases est le premier « écrivain d’évangile ».  Les conditions de cette écriture sont connues : son attachement à Jésus qui nécessite le retour en arrière sur sa vie pour que les communautés qui ne l’ont pas connu puissent le connaître et l’aimer. Par le témoignage de la Parole, Saint Paul et les autres évangélistes donnent et créent les conditions pour s’attacher et aimer Jésus le Christ.

    Dans le Judaïsme, le statut de la Torah enrichit cet attachement et nous permet à notre tour d’avoir une relation unique et privilégiée avec la Personne de Jésus le Christ   donnée dans les Evangiles.

    « Celui qui étudie la Torah ne lit jamais des mots, des versets ou des paragraphes. Il ne décrypte pas des formes noires sur le fond blanc de la page. En se penchant sur le parchemin, il place son visage face à un autre visage. Il dévisage un texte, et les caractères traduisent des traits de caractère, qu’il découvre au fil de ses rencontres studieuses.

    Un face-à-face s’instaure alors, qui renvoie, selon le Midrash, à la rencontre entre Dieu et Moïse : « Dieu parla à Moise : de même que je t’ai expliqué des visages de la Torah, toi aussi explique des visages de la Torah aux enfants d’Israël » (…)

                  En devenant visage, le Livre devient plus qu’un livre, il se métamorphose en maître. Il devient un Rabbi qui parle, que l’on fait parler, que l’on interroge. Face au Livre chaque lecteur se retrouve comme Moïse, à l’école de Dieu » 1.

    Nous pouvons aisément le comprendre : l’Evangile ce n’est pas qu’un livre, c’est une personne vivante qui nous parle. La Parole que l’Evangile nous donne, n’est pas une parole du passé, c’est une parole pour  chacun de nous aujourd’hui.

    En ce temps pascal, nous sommes amenés sans cesse à trouver dans l’écoute et la méditation de la Parole de Dieu une relation personnelle et vivifiante avec le Ressuscité qui nous rejoint comme il a cheminé avec ses disciples.

    Nous n’avons donc pas de complexe à avoir par rapport aux premiers chrétiens. Par sa Parole, le Christ s’entretient avec nous. Dans nos assemblées eucharistiques, il se donne à nous pour faire de chacun de nous, les membres du corps dont il est la tête. Que sa Parole nous renouvelle et fasse de nous des témoins enthousiastes de sa présence ! Amen.

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    1 Philippe Haddad, Paroles de Rabbins. « Reçois tout homme avec un beau visage », Paris : Seuil, 2010, p. 152-153


    Père Antoine Nouwavi,
    Administrateur , Doyen des Sables