
Aux Sables d’Olonne, le Prieuré ou Fort Saint Nicolas est posé là, en bordure du chenal comme un navire se préparant à affronter les incertitudes du grand large. Sous les voutes de ce bâtiment d’église avec sa nef et son transept, des hommes et des femmes bien motivés ce mardi 16 septembre 2O25 à 17 heures, 3 Promenade Jean 23.
L’édifice est plein comme un œuf. C’est la séance inaugurale de « La mer et ses enjeux », organisé pour une semaine, comme il y a deux ans, avec le succès que l’on connait auprès du grand public. Ce sont à nouveau les acteurs des différentes associations qui ont accepté de répondre à l’appel de Meravenir, de son président Yves Vasseur et de son équipe.
Mieux connaitre le milieu marin, ses chances, ses risques avec des questions : la ressource, à-la pêche, est-elle inépuisable, qu’en est-il de la surpêche ? La biodiversité des espèces est-elle menacée ? Les quotas. Un dossier majeur, le réchauffement climatique et ses conséquences sur l’environnement maritime. Comment s’adapter à cette hausse de la température des océans, à leur salinisation galopante, à la pollution des mers de plus en plus menaçante ?
La question du partage de l’espace maritime entre les zones préservées sous régime « Natura 2000 », les éoliennes qui arrivent entre les iles d’Yeu et Noirmoutier, les navires qui vont extraire du sable à quelques milles nautiques du rivage, creusant d’importantes fosses au dépends d’espace de reproduction en zone poissonneuse, contribuant peut-être au retrait du trait de côte quand le cordon dunaire se délite.
En différents stands et ateliers, le public est mis à même de percevoir la filière-pêche à travers la présentation d’organismes comme l’école de formation aux métiers de la mer, le comité régional des pêches maritimes des Pays de la Loire, l’association Loire-Océan, et d’autres.
On peut s’approcher d’un vivier de 300 litres d’eau, prêté par L’aquarium de Talmont-Saint-Hilaire. Des crustacés comme les araignées de mer et les tourteaux, provenant de l’aquarium de Talmont St Hilaire continueront de s’y ébattre. Des ateliers sont prévus autour du plancton, avec grossissement au microscope.

Pour le moment l’heure est à l’inauguration. Les participants, debout, peuvent entendre divers intervenants tout en se laissant remplir les yeux, des stands d’exposition déjà bien en place à leurs côtés.
Un rituel sans faille. Le président salue les autorités et responsables présents, et chacune des associations dont on peut apprécier le savoir-faire, la motivation, l’énergie créatrice.
Des airs de veuze, cet instrument emblématique du marais vendéen-breton, font résonner les voûtes du Prieuré St Nicolas.
En premier intervenant, Yannick Moreau, encore maire pour quelques semaines, démontre avec talent, comme il sait le faire, que la beauté sauvera le monde, celui des terriens, comme le monde des gens de mer, ici à la Chaume et ailleurs. Il ne pas fait allusion au Vendée-Globe, ce n’est pas le sujet. La pêche, les institutions maritimes sont dans tous les esprits.
José Jouneau, président du COREPEM réunit dans une même passion, une même fonction, les agriculteurs et les marins-pêcheurs : nourrir une population. La pêche, une filière bien organisée, soumise à des contraintes multiples, souvent insupportables. Se défaire de l’image des Sables d’Olonne, cité balnéaire.
Avec Florence Pineau, également sablaise, vice-présidente du Conseil Départementale, la mer, on la respecte. La biodiversité et ses enjeux, sur terre comme en mer, sont mises en lumière par les associations dans leur diversité. Nous disposons d’un patrimoine immatériel, culturel à soutenir, à transmettre, à valoriser, tous ensemble.
L’auditoire a particulièrement communié aux propos de l’orateur quand Louis Guédon, maire émérite, a faire valoir sa passion pour la mer, pour la pêche, ce milieu maritime dont il s’est toujours montré un défenseur. Par trois fois, il invite ses auditeurs à être des « militants permanents » contre l’hypocrisie d’opinions en cours et de comportements communs. Plus des 2/3 des poissons que nous mangeons proviennent de l’étranger.
De quoi est fait le monde de la mer, interroge-t -il ? N’oublions pas que les Sables d’Olonne ont été le premier port morutier de France. « En 1703, l’on comptait plus de 60 gros bâtiments aux Sables d’Olonne et à La Chaume, destinés à la pêche à la morue, sans compter un grand nombre de petits ». (Yannick Suire dans Le Bas-Poitou, CVRH page 195). Or que constatons-nous ? Une option prioritaire en école des métiers de la mer pour l’offshore, la plaisance professionnelle, la conduite de navires pour tourisme en mer ou sur des rivières et canaux, au détriment de la pêche en équipage.
Toujours selon Louis Guédon, pour la survie du milieu marin, le plancton reste un élément majeur.
Le président Yves Vasseur a conclu ces prises de parole par un merci chaleureux aux « bénévoles du pays des Olonnes » toujours sur le pont quand on leur fait appel.
Le chœur des Olonnois allait faire résonner les voutes du Prieuré par les chants marins de leur répertoire. D’autres bénévoles avaient tout préparé pour le verre de l’amitié. Merci à tous.
En visitant cette exposition, touristes et vacanciers pourront corriger l’image que leur présente, en divers lieux, l’office du tourisme, « Ici, c’est la ville du Vendée-Globe ». La mer est à tous, la mer à partager, la mer à sauvegarder, comme on le redit au stand de la Mission de la Mer.
claudebabarit@orange.fr