
90 ans pour l’un, 91 ans pour l’autre. Claude Babarit et Gaston Vinet ne voulaient pas que cela s’ébruite. Ils ont été devancés par de fidèles amis qui les ont invités au relais paroissial de La Chaume le 5 mai 2025. Il y avait là la plupart des membres de l’équipe de la Mission de la Mer, et du groupe « Avance au large ».
Sous le déploiement d’un grand pavois courant de fenêtre en fenêtre, chacune des personnes présentes -une vingtaine- a bien voulu commencer par se présenter. Des chansons et cantiques ont émaillé des flashes sur le parcours de Gaston et de Claude. Couronnant ce programme, un texte évangile a permis que la parole circule jusqu’à la prière partagée dans la spontanéité du moment.
Un parcours signifié en 5 étapes : l’enfance et la jeunesse, la prêtrise, les diverses missions y compris hors Vendée, le retour au diocèse, le temps de la retraite. Pour chaque étape, des extraits musicaux. Yves Vasseur et Annie Le Nabasque ont envoyé la bande-son illustrant ce moment d’un parcours de vie.
- COMMENCEMENTS. Dans l’après-guerre de leur 10-12 ans, Gaston au Petit Bourg des Herbiers, Claude à la Flocellière avaient chanté : « C’est nous les petits gars de France/ écoutez nos joyeux accents/ notre nom chante l’espérance/ car nous sommes les cœurs vaillants. – Coeurs vaillants notre âme est joyeuse, Le soleil brille dans nos yeux. Le secret d’une vie heureuse, C’est un cœur pur et généreux.

Pour Gaston comme pour Claude, il y eu l’internat du petit séminaire, Saint Laurent sur Sèvre, Chavagnes en Paillers, Les Herbiers jusqu’à la classe de Terminale. Les 5 années de grand séminaire à Luçon interrompues par jusqu’à 2 ans et demi de service militaire avec la guerre d’Algérie.
2. LA PRÊTRISE 1960-61 : Appelé par l’évêque au ministre presbytéral, Gaston est ordonné lors d’une grande fête diocésaine dans le grand parc du Landreau aux Herbiers. Claude dans la cathédrale de Luçon, chacun pouvait chanter avec l’assemblée sur une musique d’un négro-spiritual :
Tu es Seigneur, le lot de mon cœur/ tu es mon héritage/. En toi Seigneur, j’ai mis mon bonheur/ toi mon seul partage. – Je pense à toi, le jour la nuit O Seigneur/ et c’est ta main qui me conduit, O Seigneur.
Dans le même temps, nous fondions une famille a réagi un membre de la Mission de la Mer.

- LES MISSIONS REÇUES. Des ministères sont confiés à ces jeunes prêtres, Gaston, vicaire à la Chaume, puis aumônier des jeunes marins résidant désormais sur le port de pêche au 15 quai Garnier. Claude, d’abord professeur au petit séminaire de Chavagnes en Paillers, puis vicaire au Bourg sous la Roche, avant 12 ans au diocèse de Corbeil-Evry sous contrat d’entraide entre les deux diocèses, la Vendée disposant encore de nombreux prêtres. C’est le vent du large. Gaston pour 10 années au port de pêche à Boulogne sur Mer dans le cadre d’une équipe de prêtres de la Mission de la Mer.
Tu es le Dieu des grands espaces et des vastes horizons Tu es le Dieu des longues routes Des chemins vers l’infini… » Tu es le vent violent qui nous pousse en avant, Vers le grand large comme de grands voiliers .
- RETOUR EN VENDEE. Claude, curé de St Hilaire de Loulay, puis de St André d’Ornay. Mission auprès des jeunes en JICF. Skipper pour emmener des jeunes en mer dans un cadre associatif, après une formation validée par « Jeunesse et Sports »
Gaston curé dans le nouveau quartier St Hilaire à la Roche sur Yon, puis curé-doyen de Noirmoutier, curé-doyen de Talmont. Diverses aumôneries.
Mon Dieu, tu es grand, tu es beau , Dieu vivant, Dieu très haut, Tu es le Dieu d’amour, Mon Dieu… » Par tous les océans et par toutes les mers/ Par tous les continents et par l’eau des rivières/, par le feu qui te dit comme un buisson ardent/ et par l’aile du vent, je veux chanter….

- LE TEMPS DE LA RETRAITE à 75 ans : Gaston fait retour à la Mission de la Mer, 15 quai Garnier, Claude développe en équipage « Mer et Bible » En hiver c’est à l’aumônerie des gens de mer, 15 quai Garnier. L’été sur un voilier, Kappa où sont accueillis des équipiers de quelques heures, d’un jour ou d’une croisière entière.
Partons la mer est belle, / embarquons-nous pêcheurs, / guidons notre nacelle,/ ramons avec ardeur, /au mat hissons les voiles,/ le ciel est pur et beau ,/ je vois briller l’étoile guidant les matelots.
Amis partons sans bruit,/ la pêche sera bonne,/ la lune qui rayonne /éclaire la nuit/ il faut qu’avant l’aurore nous soyons de retour,/ pour sommeiller encore/ avant qu’il soit grand jour.
4 MAI 2025 : Des services pastoraux : dimanche 4 mai en l’église de l’Ile d’Olonne pour Gaston, en l’église d’Angles pour Claude. Avec l’Evangile de ce jour, selon st Jean ch. 21 : Pierre dit « je vais à la pêche »… «Nous allons avec toi. »
« En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien. Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non. » Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons…

5 MAI 2025. Ce moment au relais paroissial de la Chaume. Après lecture à plusieurs voix de ce texte, on peut prendre la parole pour un partage. C’est l’habitude à l’équipe de la Mission de la Mer, lors de la messe mensuelle sous la conduite de Gaston. Aujourd’hui chacun peut prendre pour lui cette demande de Jésus « M’aimes-tu ? » On en parle. Nous prions ensemble « Notre Père, Je vous salue Marie… ».
Avant même que ne commence cette rencontre, de petites mains avaient préparé des pâtisseries, pour la plupart faites maison. Merci à chacun, chacune d’avoir contribué à cette convivialité.
Il est 18 heures. De l’autre côté de la rue, la marée a recommencé de monter dans le chenal. Inlassablement, comme l’espérance qui ne déçoit pas.
C.B.