Quelques jours après la célébration de la fête de la Pentecôte, il est important de nous souvenir de tout ce que Jésus a dit de l’Esprit que nous avons accueilli dans nos vies et dans nos communautés ecclésiales.
Les paroles méditées au cours de nos assemblées eucharistiques les jours qui précèdent cette fête sont tellement riches et abondantes qu’elles nous permettent d’essayer un portrait et de faire « une entrée dans le mystère » de Celui qui nous visite et qui nourrit le témoignage de nos vies de chrétien.
Au nombre de ces paroles, je me permets de vous rappeler une seule :
« Quand il viendra, Lui, l’Esprit de Vérité, Il vous guidera vers la vérité tout entière » (Jn 16, 13).
Phrase courte mais lumineuse qui, sans épuiser les richesses de toutes les autres paroles, dit l’essentiel. Elle nous permet de comprendre la fougue des Apôtres qui, transforment leur peur et leur angoisse au lendemain de la passion du Christ en courage, zèle et inventivité. La venue de l’Esprit a rappelé aux apôtres le souvenir de Jésus le Christ. La Pentecôte n’est donc pas une évasion du mystère du Christ mais plutôt une immersion renouvelante dans la mémoire du Christ, mémoire devenue vive. Pour eux, il ne s’agissait pas d’un attachement romantique à la personne de Jésus le Christ, cet attachement est plutôt recréateur et libérateur ; il ouvre des chemins de témoignages renouvelés.
Les apôtres ont réalisé que le mystère de la vie publique bienfaisante de Jésus au milieu des siens, sa passion, sa mort et sa résurrection ne peuvent être mis sous le boisseau. Ces mystères libéraient déjà les contemporains de Jésus et le seront dans les témoignages des apôtres et par la célébration de la mémoire de Jésus le Christ. La mémoire vive de Jésus au cœur de l’expérience des apôtres se prolonge en mémoire sereinement engageante qui devient l’interlocutrice de la vie morale et sociale, la lumière qui éclaire les consciences et se projette vers l’avenir : « Malheur à moi si je ne proclame pas l’Évangile » (1 Co 9, 16).
Depuis cet événement fondateur, l’Église a compris qu’elle est, non seulement l’aiguillon de la conscience humaine : « nous ne pouvons pas nous taire sur ce que nous avons entendu et vu » (Ac 4, 20) mais qu’elle doit vivre et célébrer cette mémoire qui fait toute chose nouvelle jusqu’à la fin des temps.
Oui, l’événement de la Pentecôte nous rappelle que l’Esprit Saint ne peut pas être le simple supplément donné à nos vies de témoins qui se croient déjà riches de tout. Tous les chrétiens doivent être des charismatiques, c’est-à-dire, ceux qui obéissant à l’Esprit et sont fidèles à la mémoire de Jésus le Christ.
Je prie le Seigneur pour que son Esprit renouvelle nos vies, notre communauté pour une plus grande fidélité au Christ et à son Eglise.
Abbé Antoine Nouwavi,
Curé-Doyen des Sables