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Jubilé pour des prêtres aînés (27 juin).

    Des cheveux blancs ou des cranes chauves – une dizaine – sur un fond de chasubles rouges, tel était le ton dominant de ce fond de chœur, dans l’église Notre Dame de Bon Port. Le dimanche 27 juin aux Sables il convenait d’honorer, et de célébrer dans la foi, le parcours de prêtres dont l’histoire ne fut pas toujours un long fleuve tranquille.  C’était sur une idée du père Antoine Nouawi, curé-doyen.  Dans l’homélie le P. François Vannier, responsable de la communauté locale de Pères Rédemptoristes précisait :

    Depuis des dizaines d’années, certains même depuis plus de 60 ans, nous avons répondu à l’appel du Seigneur, en nous consacrant comme prêtres au service de l’Eglise et donc à votre service, vous nos frères et sœurs en Christ. Ce ne sont pas bien sûr les honneurs ni les remerciements que nous recherchons. Nous sommes trop conscients pour cela de nos propres faiblesses et de nos lacunes.Ce que nous avons pourtant pu faire de bon et de grand tout au long de ces longues années de ministère, nous savons que nous le devons avant tout au Seigneur lui-même, lui dont la puissance sait donner toute sa mesure en ceux qui reconnaissent leur propre faiblesse (2 Cor 12, 9). Aussi voulons-nous aujourd’hui vous inviter tous et toutes à nous rejoindre pour exalter ensemble ce Seigneur, qui a pu réaliser des merveilles dans nos pauvretés, comme le chantait autrefois la Vierge Marie devant sa cousine Elisabeth. »

    Ce jour-là, l’assemblée dominicale de cette église anticipait la fête de St Pierre et St Paul, d’où la couleur rouge des ornements, jour fête anniversaire de l’ordination sacerdotale de plusieurs de ces prêtres ainés en la cathédrale de Luçon un 28 ou 29 juin.

    François Vannier a poursuivi :

    Nous, prêtres aînés, nous sommes les enfants du Concile Vatican II, ouvert en 1962 par le bon et saint pape Jean XXIII. C’est un souffle nouveau que ce Concile a apporté à l’Eglise en l’invitant à regarder sereinement vers l’avenir. Nous devons, déclarait alors le Pape, nous mettre joyeusement, sans crainte, au travail qu’exige notre époque, en poursuivant la route sur laquelle l’Eglise marche depuis près de vingt siècles.   Et les évêques du monde entier ont répondu à son appel. L’Esprit de Pentecôte a soufflé fort sur eux pour nous rappeler que l’Eglise tout entière est le peuple de Dieu et que tous les baptisés, hommes et femmes, y sont consacrés pour être un sacerdoce saint, appelés à rendre compte de leur foi et de leur espérance, en partageant avec tous cet amour qui animait le Christ lui-même, lui l’unique prêtre et le seul sauveur.   Cette bouffée d’air frais apportée par ce Concile nous a tous dynamisés et enthousiasmés. Partout se sont mises en place des communautés chrétiennes vivantes, dans lesquelles prêtres et laïcs ont collaboré dans un esprit fraternel de service, chacun et chacune apportant ses talents, sans d’autre rivalité que celle de vouloir toujours mieux aider et témoigner.

    Dans l’assemblée ce 27 juin, les paroissiens des dimanches ordinaires, mais aussi de grands jeunes, venus par reconnaissance familiale envers un grand oncle. Entrant, pour la première fois ou presque dans une église, ils allaient inscrire dans leur mémoire l’harmonie d’un déroulement, de gestes, de paroles, de musiques et de chants dont les infinités de sens sont à déchiffrer.  Sans doute aussi dans cette assemblée des estivants, de passage dans la rue, et entrés, parce que « l’église est toujours ouverte ».

    Ces prêtres jubilaires, quant à eux, s’inscrivent dans une histoire longue. C’était il y a tout juste 10 ans, ici même Mgr Jean-Charles Thomas expliquait dans l’homélie :  qui dit jubilaire dit jubilation. Mes quatre frères jubilants, Bernard,, Maurice, Jean et Claude ont désiré que je sois l’interprète de leur bonheur profond après 60 ou 50 ans de ministère. Je le fais volontiers et partage pleinement ce bonheur après 58 ans d’ordination.  Nous avons traversé plus d’un demi-siècle d’incroyables évolutions, de la radio à la télévision 3D, de la machine à écrire à l’ordinateur, du téléphone filaire à l’internet et au téléphone 3G, de la voiture à l’Airbus 380, de la France à l’Europe, de l’économie locale à la mondialisation. Évolutions avec leurs ambiguïtés et leurs laissés pour compte, parfois dramatiques, mais évolutions telles que personne n’accepterait la restauration des années 1950.

    Aujourd’hui en 2021, au terme de cette célébration, Gaston Vinet, l’un des jubilaires, précisait « Nous sommes bien à l’église Notre Dame de Bon Port comme le rappelle la grande maquette de bateau au-dessus de nos têtes. »  A propos du milieu maritime, si proche géographiquement et souvent si loin spirituellement, il disait que, l’Église se révèle aux marins parfois aux périphéries, sous un visage autre, à travers des relations d’amitié et de service.  Précisémentle père Antoine Nouawi avait souhaité que cette célébration soit suivie du verre de l’amitié. Gestes barrières face Covic ne l’ont pas permis.

     Gardons en mémoire cette invitation reçue à l’homélie. Merci donc à vous tous et à vous toutes de vous unir à notre action de grâce en ce jour de la fête du sacerdoce. Votre engagement à nos côtés pour que rayonne l’Eglise, est pour nous source de joie profonde et de grand réconfort. Ensemble, demandons instamment au Seigneur de susciter des cœurs généreux pour son Eglise. En effet la moisson est abondante, et les ouvriers peu nombreux. (Luc 10, 2)

    CB