St Jean l’évangéliste, retranscrit avec solennité, émotion et ferveur un des enseignements majeurs de Jésus le Christ.
« Le disciple bien-aimé » sait combien de fois, ce discours a purifié et élevé son attachement à la personne du Christ. Il est donc le seul capable, dans la retranscription des paroles de Jésus le Christ, de faire revivre les mêmes émotions du discours du Christ pour qu’à notre tour, aujourd’hui encore, nous soyons engendrés dans le même amour.
Il ne faut pourtant pas se tromper dans l’interprétation de ce discours.
Il ne nous engage pas à faire des choses. Il nous engage plutôt à être.
Jésus n’engage pas d’abord sur le chemin d’une morale, il transmet la profondeur de l’amour de Dieu. Il révèle ce que l’œil ne peut voir (1 Co 2, 9), il dévoile l’intimité profonde de l’être de Dieu : Dieu est Amour !
Jésus révèle que l’amour qui l’unit au Père n’est pas une charge à porter, une mission à assumer, il est une demeure mutuelle : « j’ai gardé les commandements de mon Père et je demeure dans son amour ». Les paroles qui décrivent cet amour que le « disciple bien aimé », nous donne, évoquent en nous le lien, la liberté d’être ; elles évoquent surtout l’idée et la réalité de l’engendrement dans l’amour. Jésus est l’Engendré du Père, en lui, le Fils, nous sommes nous aussi engendrés dans l’amour.
Révélant l’intimité profonde du mystère de Dieu dans lequel nous sommes engendrés, on peut perce-voir aisément l’objectif du discours de Jésus. L’invitation: « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » est plus qu’un commandement, elle est l’accomplissement de notre engendrement dans l’amour. Il faut aimer comme tout homme doit porter fière-ment le sang qui coule dans ses veines.
Concrètement, aimer l’autre que je rencontre, devient partage, recherche de l’amour de Dieu dans lequel tout homme a été engendré et conçu. Ici précisément, le terme adéquat, c’est celui de la « traçabilité de l’amour divin ». L’amour dans lequel, nous avons été engendrés, l’amour qui nous a saisis, nous avons à le partager, dans le quotidien et dans la banalité de nos faits et gestes ; nous avons à aller à découverte du même amour manifesté aux autres. Par l’œuvre du témoignage, il y a, à découvrir chez l’autre vers lequel nous allons, non plus seulement ce que nous voyons mais tout autant ce que nous croyons : l’amour de Dieu dans lequel nous sommes, nous-mêmes, conçus et pris.
Très bel été à tous !
Abbé Antoine Nouwavi,
Curé-Doyen des Sables
1- Je paraphrase le Pape, Paul VI. Le 4 mai 1970, parlant aux couples réunis en Équipes Notre-Dame à Rome, il a prononcé cette phrase très suggestive : « cet enfant n’est plus seulement ce qu’ils voyez mais autant ce que vous croyez ».