Plus que jamais l’été, la mer est à tous. La mer des marins pécheurs, de ceux du commerce, des tourdumondistes et autres surfistes. La mer des estivants qui recherchent les bienfaits les plages. Avec « Avance au large » chaque année aux Sables d’Olonne c’est la mer à portée de main, la mer partagée sans aucune préoccupation mercantile, la mer offerte à qui veut bien l’admirer, à qui veut la rencontrer au-delà du simple rivage. C’est ce que proposait cette année encore la paroisse des Sables d’Olonne et le service diocésain de la Pastorale du Tourisme.Un aller et retour Les Sables et Bourgenay à la voile ou au moteur,ou la marche ensemble sur le sentier du bord de mer.
La mer à vivre aussi comme lieu de ressourcement spirituel à partir de textes bibliques. René Cougnaud, aumônier diocésain et à l’équipe nationale de Pastorale du Tourisme, a commencé par présenter à tous, marcheurs et embarqués,le bref livre de Jonas dans la Bible, 3 jours et 3 nuits dans le monstre marin, un symbole repris par Jésus dans l’Évangile.
Après cet exposé au local du Club-House, 4 navires prenaient la mer, non sans quelques hésitations pour l’un d’entre eux, en raison d’une météo annoncée comme orageuse. Avec les marcheurs Roland Mornet, marin retraité et écrivain, s’est arrêté au lieu où avait atterri la vedette des sauveteurs naufragés en juin 2019. Après une marche sans soleil pour certains, et une navigation paisible pour d’autres, tous se retrouvaient dans le parc des Religieuses à Bourgenay. Accueil par Olivier Gaignet, prêtre résident. Pique-nique sous les ombrages pour une quarantaine de participants de tous âges.
Puis vint le moment de retrouver un peu de fraicheur dans la petite chapelle de Bourgenay. Les bateaux attendront le réembarquement au ponton d’accueil. René Cougnaud présente à ceux qui le veulent un texte proposé par le cardinal Turkson pour le dimanche de la mer au 12 juillet 2020, assurant les marins de la proximité de l’Église. Ce cardinal affirme pour Stella Maris : « La pandémie de COVID 19 a contraint de nombreux pays à imposer un confinement complet et à fermer de nombreuses entreprises pour tenter d’empêcher la division du virus. Il ajoute : « au mois d’août prochain l’intention de prière universelle qui exprime la grande préoccupation du pape François pour l’humanité et la mission de l’Église, sera consacrée au monde maritime. Les communautés catholiques du monde seront invitées à pour tous ceux qui travaillent et vivent de la mer, notamment les marins, les pêcheurs et leurs familles.
Nous y sommes et c’est le moment peut-être de de faire nôtre l’appel de Jonas dans la Bible : « Dans ma détresse je crie vers le Seigneur et lui me répond ; du ventre infernal j’appelle, tu écoutes ma voix. » Mais aussi de chanter : « Tu es le Dieu des grands espaces et des vastes horizons ». Et sans la nommer, Notre Dame de Bourgenay, en entonnant ce chant traditionnel : « Astre béni du marin, Conduis ma barque au rivage, Garde-moi de tout naufrage, Blanche étoile du matin ».
Puis chacun s’en est allé, les uns pour un réembarquement au port de Bourgenay, les autres par le sentier du littoral. Les navires ont affronté la houle, moins redoutable qu’annoncé. Les marcheurs ont refait le même chemin en sens inverse.
Au n° 42 de l’encyclique du pape François « Laudato Si » on peut lire : « Toutes les créatures sont liées, chacune doit être valorisée avec affection et admiration, et tous en tant qu’êtres nous avons besoin les uns des autres. » Les habitants du littoral et ceux qui les rejoignent, notamment l’été, n’épuiseront jamais les forces de vie qui lui viennent par la mer. Ceux qui s’y aventurent parce que c’est leur métier ou leur passion, quelquefois l’un et l’autre, n’en finiront jamais de transmettre quelque chose de ce mystère de mort et de résurrection qui nous arrive aussi par la mer.
Claude BABARIT